“Histoire de Melody Nelson” : de la Maison au Musée Gainsbourg
iiconi a rencontré Sébastien MERLET , le commissaire de Maison GAINSBOURG , interview entièrement disponible dans l’application de notre édition iiconi “Histoire de Melody Nelson” et il revient sur le lien entre l’album culte de Serge Gainsbourg et la Maison. Ceci explique aussi pourquoi le Musée fait la part belle à cet album de 1971.
La Maison et l’élaboration de l’album MELODY NELSON
La période d’élaboration de l’album s’étale sur 2 ans ; elle démarre en août 69, Gainsbourg et Birkin vivent à l’époque dans la maison depuis 3 mois : autant dire que la maison est donc complètement associée à l’élaboration de Melody Nelson. Quand ils emménagent, le salon est vide (voir une photo dans le Musée), un seul fauteuil trône au milieu mais il va vite se remplir d’objets assez rapidement.
Les choix esthétiques de Gainsbourg pour la maison sont complètement liés aux choix esthétiques qui façonnent “Melody Nelson”. Gainsbourg privilégie un côté baroque, très fin 19ème et un peu de high tech en même temps, ce « high tech » s’exprimant dans “Melody Nelson” par le « pilote automatique de l’avion cargo » par exemple alors que dans la Maison, on trouve déjà la radio Cube qu’on peut voir dans le Musée. Certaines photos sont sur l’édition iiconi d'”Histoire de Melody Nelson”
MELODY NELSON au Musée Gainsbourg
Dans le Musée, « Melody Nelson » prend une part assez importante car c’est l’album culte donc il est vraiment traité par un ensemble de documents.
A titre anecdotique, quand on a commencé à travailler sur cette partie du Musée, on se dit qu’il faut absolument qu’on retrouve un exemplaire des affichettes promotionnelles placardées dans Paris en affichage sauvage en Mars 71, affichette où est simplement inscrit MELODY NELSON sur 2 lignes en caractères bleu très gras sur un fond noir sans logo Philips, sans nom de l’artiste …une affiche assez énigmatique en plus au moment des élections municipales à Paris!
On peut parler d’une campagne publicitaire teasing très avant-gardiste, aujourd’hui un outil promotionnel très classique pour les labels.
L’Affiche et le livre cultes de MELODY NELSON
On désespérait de retrouver cette affiche…Un jour, en déplaçant toutes les piles de document du bureau au bout de 3 à 4 jours de déballage, de tri, de scan, de photographies, d’indexation, on trouve la fameuse affiche pliée en 4 entre 2 coupures de presse. Ce jour-là, c’était la fête ! Evidemment, elle a rejoint la collection du Musée…
Parmi les autres objets présentés au Musée, on a ce petit opuscule Melody Nelson, bouquin de 23 pages des textes de l’album, bouquin publié à l’époque par l’éditeur Eric Losfeld. On vous recommande le podcast de Radio France consacré à ce livre.
Le livre fut tiré à 15000 exemplaires dont plus de 10 000 sont partis au pilon vu l’insuccès de l’album à l’époque mais aujourd’hui très rare !!! Il nous a été confié par une journaliste de France Inter…A noter l’excellent podcast « Looking for Melody » sur France Culture en 2021 de cette journaliste qui remonte le fil sur ce bouquin …Il est étonnant aussi d’apprendre que cet éditeur se trouvait au 14/16 rue de Verneuil, son voisin !!! Le 14/16 rue de Verneuil à l’endroit même où on trouve la boutique, le Gainsbarre et le Musée aujourd’hui. Cette adresse a aussi un passé artistique…Ancienne galerie d’art de Claude Berri, mais aussi siège de l’éditeur Léo Scher…jusqu’à devenir un aqua gym dans les années 2000 !!! Donc ce petit ouvrage avait certainement déjà transité par le 14/16 rue de Verneuil il y a 50 ans !!!
Les autres documents racontant MELODY NELSON
Autres pièces magiques, les partitions d’orchestre de « Melody Nelson » dont 3 feuillets des sections rythmiques enregistrées à Londres en Avril 1970 et une partition d’orchestre de cordes dirigé par Vannier au Studio des Dames un mois plus tard en
Avril 70. On a d’ailleurs retrouvé toutes les partitions de Melody Nelson, une trentaine de feuillets au total dont Jean Claude Vannier n’avait pas connaissance de l’existence puisque quand il a remonté Melody Nelson sur scène en 2008, il a fait refaire les partitions par son copiste sur la base du disque ! Les partitions étaient considérées comme perdues …alors que simplement stockées dans la chambre des poupées du maitre des lieux.
Autre pièce intéressante de cette époque, l’exemplaire du scénario « Le Voleur de chevaux » appartenant à de Gainsbourg signé par lui-même en couverture retrouvé dans les placards de la chambre des poupées : c’est pendant ce tournage auquel participe Jane Birkin et sur lequel il avait aussi un petit rôle, il a fignolé les textes de Melody Nelson. Accessoirement , Charlotte a été conçu à ce moment-là en ex-Yougoslavie, actuellement la Croatie… A noter que sur ce tournage , il sympathise avec Yul Brynner qui deviendra le parrain de Charlotte !