Benjamin Biolay
“Grand Prix”

Grand Prix, l’édition Collector iiconi

Trois ans après son fameux diptyque argentin, Palermo Hollywood (2016) – couronné d’une Victoire de la musique – et Volver (2017), Benjamin Biolay est revenu illuminer l’été 2020, avec un grandiose neuvième album, Grand Prix, édité par son tout nouveau label Polydor. Sur la grille de départ, ce titre fait doublement écho au meilleur disque de Teenage Fanclub, grand groupe écossais, paru en 1995 et au film cultissime de John Frankenheimer sorti en 1966, où Yves Montand côtoie Françoise Hardy dans un générique fastueux rassemblant quelques pilotes de Formule 1. Pour son auteur, c’est un virage naturel en même temps qu’un retour à sa mélomanie galopante, lui permettant de filer la métaphore automobile tout au long de treize plages dantesques, de singles radiophoniques et de chicanes imprévues. “La vie des pilotes m’a toujours fasciné d’un point de vue romanesque et quasi shakespearien”, confesse l’intéressé. “Pour ce disque, la première chanson écrite, ”Grand Prix”, remonte à l’accident fatal de Jules Bianchi au Grand Prix de Suzuka en 2014, qui m’a, comme beaucoup, vraiment choqué.”

En plongeant tête baissée dans sa discothèque, particulièrement dans les albums de ses groupes fétiches en provenance de Manchester (The Smiths, New Order, The Happy Mondays) ou de New York (Television, The Strokes), Benjamin Biolay perpétue son savoir-faire mélodique, sa science harmonique et sa richesse lexicale, jamais démentie depuis l’inaugural Rose Kennedy (2001) et couronné du succès populaire avec La Superbe (2009). Entamant la troisième décennie de sa discographie exemplaire, le chanteur stakhanoviste trouve ici le point d’équilibre idéal entre paroles et musique, tubes et ballades, références et clins d’œil, agrégeant toutes les obsessions esquissées dans A l’origine (2005), Trash Yéyé (2007) et Vengeance (2012), la trilogie trop souvent incomprise. Car Grand Prix est avant tout un formidable disque pop, gorgé de mélodies imparables, de refrains entêtants, de textes définitifs et d’arrangements audacieux.