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Quelles sont les conditions requises pour un album afin d’obtenir le statut d’objet culte ? iiconi dresse la liste des options, des enregistrements incontournables aux productions les plus confidentielles.

1/ Les best-sellers

Champions toutes catégories et genres confondus, les disques ayant pulvérisé les records de vente de l’histoire incarnent la facette grand public des albums cultes. Depuis leur sortie, ces morceaux ont traversé les générations et continuent de s’écouler régulièrement en configurations physiques ou digitales. On les retrouve parfois — voire souvent — dans les collections de musicophiles occasionnels et parfois, certains d’entre eux sont régulièrement entendus à la radio, en concert ou réédités dans d’onéreux coffrets Deluxe, enrichis de bonus divers et variés. Exemples : Pink Floyd The Dark Side of the Moon (1973), Michael Jackson Thriller (1982), Fleetwood Mac Rumours (1977), Led Zeppelin IV (1971) ou encore Prince Sign O’ the times (1987) dont la version Super Deluxe est sortie en 2020.

2/ Les albums ayant défini un genre musical

Moins populaires, mais tout aussi importants, plusieurs albums sont considérés comme cultes pour avoir initié — ou popularisé à grande échelle depuis des années — un genre musical encore confidentiel. De la pop (Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band des Beatles, 1967) au rock (Highway To Hell d’ACDC, 1979) en passant par les singers-songwriters (Tapestry de Carole King, 1971), la soul (Otis Blue / Otis Redding Sings Soul, 1965, Hot Buttered Soul d’Isaac Hayes, 1969, et le double mythique Songs In The Key Of Life de Stevie Wonder en 1976, le jazz (Kind of Blue de Miles Davis, 1959, A Love Supreme de John Coltrane, 1965 ou le fameux Köln Concert de Keith Jarrett en 1975), l’electro (Radio-Activity de Kraftwerk, 1975), le hip-hop (It Takes a Nation of Millions to Hold Us Back de Public Enemy, 1988) et toutes leurs sous-catégories (Nevermind the Sex Pistols des Sex Pistols, Unknown Pleasures de Joy Division ou Nevermind de Nirvana pour le punk, le post-punk et le grunge), chaque style de musique possède son disque éclaireur qui ouvrira la voie à de nombreux fans.

3/ Les albums aux pochettes iconiques

Identifiables entre mille, de célèbres artworks animent les collections de vinyles, et ornent parfois même les murs de certains appartements. Le moyen le plus sûr de posséder à domicile des créations d’Andy Warhol (The Velvet Underground And Nico du Velvet Underground, 1967, ou la fameuse braguette magique de Sticky Fingers pour les Rolling Stones, 1971), de Georges Magritte (Truth de Jeff Beck, 1968), du photographe Richard Mapplethorpe (Horses de Patti Smith, 1975) ou de Banksy (Think Tank de Blur, 2003). Pas besoin non plus de faire apparaître le visage des musiciens pour être vénéré, comme c’est le cas de Pink Floyd (The Dark Side of the Moon ou Wish you were here de Pink Floyd) ou encore des Eagles (Hotel California , 1976). Dans certains cas, certains albums peuvent être plus réputés pour leur pochette que pour leurs contenus — qui serait capable de citer un titre de Just a Poke de Sweet Smoke (1970), plus célèbre pour son illustration enfumée signée que pour ses qualités mélodiques ?

4/ Les albums adaptés au cinéma

Plus rares sont les albums cultes au point de devenir des longs-métrages. Tommy, l’opéra-rock de The Who paru en 1968 et transposé sept ans plus tard dans le monde du cinéma par Ken Russell, et The Wall (1984), la version filmée par Alan Parker du double-LP de Pink Floyd sorti en 1979, en font partie. Ils sont rejoints par une poignée de bandes originales qui, à défaut de fournir la base de scénarios, sont autant reconnues que leurs supports filmiques — Saturday Night Fever (1977), Purple Rain de Prince (1984), The Bodygard (1992) ou encore Dirty Dancing (1987).

5/ Les albums à la reconnaissance tardive

À l’inverse des best-sellers cités plus haut, quelques albums passés sous les radars lors de leur parution bénéficient du statut de secret bien gardé et sont érigés en modèles par un comité restreint d’érudits et d’happy-fews. Passés inaperçus et rapidement tombés dans l’oubli, puis réhabilités par la critique et, plus tardivement, par un large public, ces chansons sont devenues des incontournables. « Cet album s’est peu vendu à sa sortie, mais tous ceux qui l’ont acheté ont fini par former un groupe », déclarait Brian Eno en évoquant The Velvet Underground and Nico, le premier album de la formation new-yorkaise parrainée par Andy Warhol. Plus près d’ici, Histoire de Melody Nelson, le fabuleux concept-album de Serge Gainsbourg arrangé par Jean-Claude Vannier, a dû patienter plusieurs années avant de s’imposer comme le plus réputé album tricolore de l’histoire de la pop music. Citons également Pet Sounds, le chef-d’œuvre pastoral des Beach Boys (1966), Forever Changes (1967), la merveille psyché-baroque de Love et, dans un registre totalement différent, Funhouse (1970) des proto-punks Stooges d’Iggy Pop.

Aujourd’hui, nombre de ces enregistrements passent toujours à la radio et continuent de charmer la jeunesse. D’ailleurs, il suffit d’un concert pour constater que les albums cultes poursuivent un chemin interminable, allant de génération en génération, conservant comme base les best-sellers, tous styles de musique et tous genres confondus. Les albums cultes rassemblent plusieurs générations de fans et se font connaître par un large éventail de publics. Et ils ne sont pas prêts d’être oubliés, aussi bien par la jeunesse que par les anciennes générations.

Bien entendu, cette sélection est loin d’être exhaustive, car chaque auditeur possède sa propre collection d’albums cultes. À votre tour de choisir les vôtres !