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Les labels mythiques (introduction) et 1ère  Story : COLUMBIA

Du rock au hip-hop en passant par le jazz et la pop, la soul et les musiques électroniques, iiconi vous invite à (re)découvrir les plus grands labels de l’histoire de la musique.

Bien plus qu’un macaron collé au centre d’un disque vinyle ou qu’un logo discret imprimé dans un coin de la pochette d’un CD, un label de musique est le garant des grandes (et petites) histoires de la musique. Au-delà de leur rôle de producteurs, fabricants, distributeurs et promoteurs de contenu enregistré, certains labels parmi les plus prestigieux ont permis à la musique de progresser, tant sur un plan artistique que commercial. De Columbia Records (fondé en 1888 !) au label Def Jam en passant par Stax, Blue Note ou Atlantic, les plus grands labels de musique ont accompagné les multiples évolutions stylistiques des artistes en s’adaptant aux nouveaux genres musicaux et même parfois en participant à les définir.

Sous l’impulsion de dirigeants-producteurs emblématiques et passionnés, quelques labels, indépendants ou non, sont indissociables de certaines catégories musicales, à l’instar de Factory Records pour la new-wave et le post-punk, Warp pour la musique électronique, ou Death Row pour le hip-hop music.

Parmi les plus grands labels de musique connus, Blue Note Records, de par son catalogue stellaire (John Coltrane, Art Blakey, Thelonious Monk, Herbie Hancock…) et ses pochettes au design indémodable, règne sur la planète jazz. “Ce qui était au Nord de la ligne Mason-Dixon appartenait à la Motown. Tout ce qu’il y avait en-dessous était à nous“, aimait rappeler Isaac Hayes, vedette et arrangeur phare du label Stax Records, établi à Memphis. Dans les années 1960, la soul music était rythmée par un duel à distance entre les grooves sudistes de la maison de disque Stax et la machine à hits de la Motown, dirigée à Detroit par Berry Gordy. Plus éclectique, Island Records, le label de musique du visionnaire Chris Blackwell, doit son succès initial au reggae via Bob Marley et Toots & the Maytals, avant d’apposer son empreinte sur le pop rock britannique (Free, U2, King Crimson) et d’encourager la découverte de nouveaux artistes, de PJ Harvey à Amy Winehouse. Du côté de la maison de disques Columbia Records, John Hammond avait perçu le potentiel d’obscurs songwriters nommés Bob Dylan et Bruce Springsteen, tandis qu’Ahmet Ertegun jouera un rôle décisif dans les carrières de Crosby, Stills, Nash & Young, Yes, des Rolling Stones et de Led Zeppelin, qu’il accompagnera en haut des marches du paradis en les signant sur Atlantic Records…

En combinant créativité, intuition et imagination, les plus grands labels de musique rappellent que tout n’est pas qu’une question d’étiquette !

 

1ère STORY: Columbia Records.

À la découverte des plus célèbres labels de l’industrie musicale avec iiconi et un premier épisode consacré à leur doyen historique : Columbia Records.

Fondée en 1889 par le sténographe et avocat Edward D. Easton, la Columbia Phonograph Company emprunte son nom au district de la ville de Washington qui abrite les bureaux de la compagnie. Son activité est répartie entre la fabrication de phonographes et de cylindres (les ancêtres des disques vinyles). Au tournant du 20ème siècle, la première production musicale publiée par le label est essentiellement consacrée aux opéras, puis à la musique classique. Le jazz et le blues font ensuite leur apparition au catalogue Columbia à la fin des années 1920. Encouragé par l’arrivée du compositeur, producteur et impresario John Hammond au sein de son équipe en 1937, l’essor du label se poursuit avec une reprise par le géant radiophonique CBS. L’année qui suit marque la naissance de l’appellation définitive Columbia Records, dont les artistes phares auront bientôt pour noms Frank Sinatra, Count Basie, Billie Holiday et Benny Goodman. Mais si ces best ont classé Columbia parmi les plus grands labels de musique en France et dans le monde, le succès de cette maison de disque ne s’y limite pas. Il connaît une évolution indéniable, tant sur le plan national qu’universel.

Sous l’impulsion d’Edward Wellenstein, le président du label de musique, Columbia Records effectue une avancée décisive dans l’industrie du disque en 1948 grâce à une idée aussi pratique que visionnaire : proposer l’intégralité d’un mouvement symphonique sur une face d’album. Le format LP (Long Play) remplace alors l’antique microsillon, et l’arrivée sur le marché du 45-tours coïncide avec une nouvelle série de signatures emblématiques, dont celles de Duke Ellington, Tony Bennett, Dave Brubeck, Mahalia Jackson, Miles Davis et d’un chanteur-performer prometteur engagé par le sous-label Epic après avoir été débauché de Sun Records : Elvis Presley.

En Septembre 1961, John Hammond, le dénicheur de talents du label Columbia Records, reçoit un jeune artiste folk âgé de vingt ans dans son bureau de Manhattan. Robert Zimmermann ressort de son audition avec son premier contrat d’enregistrement en poche. Il prend le nom de Bob Dylan, et son premier album, paraît en mars 1962 et lui permet de rejoindre le plus ancien et l’un des plus prestigieux labels de musique de l’industrie musicale populaire.

Jusqu’au milieu des années 1960, l’émergence d’artistes comme Bob Dylan, Simon & Garfunkel, Leonard Cohen et du mouvement folk anticipe celle du rock. Le genre, qui s’apprête à conquérir les baby-boomers et les charts, ne semble pas pourtant une priorité pour Columbia Records/CBS. Clive Davis, promu président du label en 1967, va changer la donne en recrutant les Byrds, Janis Joplin, puis Bruce Springsteen qui, à l’instar de Bob Dylan, a dû passer son examen d’entrée face à John Hammond. Clive Davis crée ensuite en 1974 une nouvelle sous-branche à la compagnie : le label Arista. Toujours à la pointe des tendances, et notamment par l’intermédiaire de ses sous-labels RCA, Epic et Arista, Columbia Records/CBS traverse les années 1970 et 1980 en accompagnant The Clash, AC/DC, Earth Wind & Fire, Santana, Patti Smith, Lou Reed, Billy Joel, des Rolling Stones et Michael Jackson, qui pulvérise les records de ventes avec Thriller, en 1982.

En 1988, Columbia Records/CBS est racheté par Sony. L’un des plus grands labels de musique perpétue alors son aventure centenaire, désormais rattaché à l’une des six major companies de l’industrie du disque (avec BMG, EMI, Warner/Elektra/Atlantic, MCA et Polygram). Par le jeu des rachats, fusions et acquisitions, l’enseigne continue de prospérer sur le plan national et international, portée par les succès d’artistes-blockbusters, d’Adele à Daft Punk en passant par Beyoncé, Celine Dion et Harry Styles. Plus d’un siècle après sa création, Columbia Records poursuit son envol avec une production musicale toujours riche et diversifiée.