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Les origines du rap français

Apparus aux États-Unis à la fin des années 1970, le rap et la culture hip-hop débarquent en France à l’aube des années 1980. Récit des débuts d’une histoire qui perdure.  

En 1979, le groupe de rap new-yorkais Sugarhill Gang publie “Rapper’s Delight“, le premier single de l’histoire du hip-hop. Inspiré des tours de passe-passe des DJs du Bronx et calqué sur la rythmique de “Good Times“, le tube de Chic, le 45-tours s’écoule à plus de deux millions d’exemplaires et donne au rap sa clé d’entrée dans la culture populaire. Le phénomène s’exporte dans d’autres pays, et le début des années 1980 symbolise l’arrivée du rap en France, avec d’un côté des proto-raps discernables dans une poignée de succès de la musique variété  — de “Chacun fait (c’qui lui plaît)“ de Chagrin d’amour en 1981 à “Vacances j’oublie tout“ d’Elégance l’année suivante — et de l’autre des soirées underground, en écho aux block-parties d’Outre-Atlantique. Dans les quartiers populaires à Paris, au Bataclan et à la Grange-aux-Belles, DJ Chabin, Dee Nasty et quelques experts des platines français organisent chaque semaine des sessions open-mic où se révèlent les premières musiques et le premier album du hip-hop hexagonal, parmi lesquelles les singles de l’album des rappeurs comme Daddy Yod, Mystic Man, Richy, MC Solaar, Suprême NTM et Lionel D.

Affiche du New York City Rap

En parallèle, quelques médias français spécialisés se font le relais du mouvement à Paris depuis l’arrivée du rap en France. En 1982, Bernard Zekri, journaliste au magazine Actuel, organise avec le concours d’Europe 1 le premier concert hip-hop sur le territoire français, le New York City Rap Tour, avec le groupe Afrika Bambaataa, le Rock Steady Crew, Phase 2, mais aussi des DJs, des graffiti-artists et des breakdancers. Sur les ondes, Radio Nova accompagne cet élan avec succès, tandis que Radio 7 diffuse l’émission hebdomadaire Rapper Dapper Snapper, animée par Sidney, une émission qui révèle, entre autres, un premier album ou un single des rappeurs français populaires à l’époque.

Affiche de l'émission H.I.P.H.O.P

En 1984, on retrouve le DJ, musicien, animateur et producteur sur le petit écran dans un programme qui marquera un véritable succès dans l’histoire du rap français: diffusée chaque dimanche en fin d’après-midi sur TF1, H.I.P. H.O.P. est la première émission uniquement consacrée à la musique et à la culture rap. Une première mondiale qui prend fin quelques mois plus tard, mais qui marquera durablement le genre musical et les esprits, et qui a grandement signé l’arrivée du rap en France.

 

Cette exposition télévisuelle débouche bientôt sur la première vague d’artistes rap français. Dès la deuxième moitié des années 1980, leurs freestyles rebondissent sur Radio Nova, dans l’émission de référence Deenastyle, animée par Dee Nasty et Lionel D. Quelques talents et artistes français y font leurs premières armes, dont les membres du groupe de rap Suprême NTM, Assassin, Criminal Posse et les rappeurs Passi, Doudou Masta, Rico, et Claude M’Barali, alias MC Solaar.

Couverture de l'album Dee Nasty de Deenastyle

L’arrivée du rap en France a été marquée par plusieurs artistes qui, dans les années qui suivent, auront connu un succès emblématique de l’histoire de la musique et du rap français. Les grandes maisons de disques français ont toujours assuré un accompagnement des jeunes artistes rap, et ce genre musical marquera la légende des quartiers populaires de France et de Paris. Aujourd’hui, plusieurs rappeurs et étoiles montantes des musiques actuelles, comme le groupe suprême NTM et alias MC Solaar, continuent d’honorer la culture, et c’est une histoire qui se poursuit…

À suivre…